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view etc/tutorials/TUTORIAL.fr @ 99458:e55a0b2d069b
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author | Eli Zaretskii <eliz@gnu.org> |
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date | Sat, 08 Nov 2008 14:19:03 +0000 |
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Didacticiel d'Emacs. Voir la fin de ce document pour les conditions. Les commandes Emacs utilisent généralement la touche CONTROLE (souvent désignée par CTRL ou CTL) ou la touche META (souvent désignée par EDIT ou ALT). Pour ces touches, nous utiliserons les abréviations suivantes : C-<car> signifie qu'il faut maintenir la touche CONTROLE appuyée tout en tapant le caractère <car>. Ainsi, C-f signifie : presser sur la touche CONTROLE tout en pressant la touche f. M-<car> signifie qu'il faut maintenir la touche META ou EDIT ou ALT appuyée tout en tapant le caractère <car>. Si aucune de ces touches n'existe, pressez puis relâchez la touche ESC et tapez <car>. Nous écrirons <ESC> pour désigner la touche ESC. Tapez C-x C-c (deux caractères) pour terminer une session Emacs. Dans ce didacticiel, les caractères ">>" en marge gauche indiquent les directions à suivre pour essayer une commande. Ainsi : <<Lignes blanches insérées après cette ligne par help-with-tutorial>> [Centre de page delibérément vide. Le texte continue ci-dessous.] >> Tapez C-v (Voir l'écran suivant) pour passer à l'écran suivant (faites-le, pressez la touche CTRL tout en pressant la touche v). À partir de maintenant, vous devrez le faire à chaque fois que vous avez fini de lire l'écran. Vous remarquerez qu'il y a un recouvrement de deux lignes lorsque l'on passe d'un écran à un autre : cela permet une certaine continuité dans la lecture du texte. La première chose que vous devez savoir est comment vous déplacer à travers le texte. Vous savez déjà comment avancer d'un écran avec C-v. Pour revenir un écran en arrière, tapez M-v (pressez la touche META tout en appuyant sur v ou faites <ESC>v si vous n'avez pas de touche META, EDIT ou ALT). >> Faites M-v, puis C-v plusieurs fois. Si votre terminal en dispose, vous pouvez également utiliser les touches PgUp et PgDn pour monter ou descendre d'un écran, bien que les combinaisons C-v et M-v soient plus efficaces. * RÉSUMÉ -------- Les commandes suivantes servent à manipuler des écrans : C-v Avance d'un écran M-v Recule d'un écran C-l Efface l'écran et réaffiche tout le texte autour du curseur, qui est placé au milieu de l'écran (il s'agit de CTRL-L, pas de CTRL-1). >> Notez le texte situé à côté du curseur, puis faites C-l. Recherchez l'emplacement du curseur et vous remarquerez que c'est le même texte qui est à côté de lui. * GESTION DU CURSEUR -------------------- Passer d'un écran à l'autre est pratique, mais comment se déplacer à un endroit précis du texte dans un écran ? Il existe plusieurs façons de faire. Vous pouvez utiliser les touches du curseur, mais il est plus efficace de garder vos mains dans la même position et d'utiliser les commandes C-p, C-b, C-f, et C-n. Ces combinaisons sont équivalentes aux quatre touches du curseur : Ligne précédente, C-p : : En arrière, C-b .... Position courante .... Vers l'avant, C-f : : Ligne suivante, C-n >> Déplacez le curseur sur la ligne située au milieu de ce schéma en utilisant C-n ou C-p. Puis, faites C-l pour placer le schéma au centre de l'écran. Si vous connaissez un peu l'anglais, vous aurez sûrement constaté qu'il était facile de se rappeler que P signifiait Previous (précédent), N Next (suivant), B Backward (en arrière) et F Forward (vers l'avant). >> Faites quelques C-n pour amener le curseur sur cette ligne. >> Déplacez-vous le long de la ligne avec des C-f, puis au-dessus avec des C-p. Notez ce que fait C-p lorsque le curseur est au milieu de la ligne. Chaque ligne de texte se termine par un caractère Newline, qui sert à la séparer de la ligne suivante. La dernière ligne de votre fichier devrait se terminer par un Newline (mais Emacs n'exige pas qu'il y en ait un). >> Essayez de faire C-b au début d'une ligne. Cela devrait déplacer le curseur à la fin de la ligne précédente car il passe au-dessus du caractère Newline. C-f peut passer au-dessus d'un Newline, tout comme C-b. >> Faites encore quelques C-b afin de bien sentir où est le curseur. Puis, faites des C-f pour revenir à la fin de la ligne. Enfin, faites quelques C-f supplémentaires pour passer à la ligne suivante. Lorsque vous dépassez le haut ou le bas de l'écran, le texte au-delà de ces limites est décalé pour passer dans l'écran : c'est ce qu'on appelle le « scrolling ». Cela permet à Emacs de placer le curseur à l'emplacement spécifié dans le texte sans devoir le placer en dehors de l'écran. >> Essayez de placer le curseur au-delà du bas de l'écran avec C-n et constatez ce qui se passe. Si le déplacement caractère par caractère est trop lent, vous pouvez vous déplacer mot par mot. M-f (Meta-f) avance d'un mot et M-b recule d'un mot. >> Faites quelques M-f et M-b. Lorsque vous êtes au milieu d'un mot, M-f place le curseur à la fin du mot. Lorsque vous êtes entre deux mots, M-f place le curseur à la fin du mot suivant. M-b fonctionne de la même façon dans la direction opposée. >> Faites plusieurs fois M-f et M-b, espacés de C-f et C-b afin d'observer l'action de M-f et M-b aux différents emplacements à l'intérieur et à l'extérieur des mots. Notez le parallèle entre C-f et C-b d'un côté et M-f et M-b de l'autre. Très souvent, les caractères Meta servent à des opérations sur des unités définies par le langage (mots, phrases, paragraphe) alors que les caractères de contrôle opèrent sur les unités de base indépendantes de ce que l'on édite (caractères, lignes, etc.). Ce parallèle s'applique entre les lignes et les phrases : C-a et C-e déplacent le curseur au début ou à la fin d'une ligne, tandis que M-a et M-e le placent au début ou à la fin d'une phrase. >> Faites quelques C-a, puis quelques C-e. Faites quelques M-a, puis quelques M-e. Vous constaterez que la répétition d'un C-a ne fait rien, mais que celle d'un M-a vous déplace d'une phrase de plus. Bien que ces deux commandes ne soient pas tout à fait analogues, chacune d'elle semble naturelle. L'emplacement du curseur dans le texte est également appelé « point ». Pour paraphraser, le curseur apparaît à l'écran à l'endroit où le point est situé dans le texte. Voici un résumé des opérations de déplacements simples du curseur, ainsi que les commandes de déplacement par mots et par phrases. C-f Avance d'un caractère C-b Recule d'un caractère M-f Avance d'un mot M-b Recule d'un mot C-n Avance d'une ligne C-p Recule d'une ligne C-a Va au début de la ligne C-e Va à la fin de la ligne M-a Va au début de la phrase M-e Va à la fin de la phrase >> Essayez toutes ces commandes plusieurs fois afin de vous entraîner. Ce sont celles qui sont utilisées le plus souvent. M-< (Meta inférieur à) et M-> (Meta supérieur à) sont deux autres commandes importantes de déplacement du curseur. La première renvoie au tout début du texte, la seconde à la fin de celui-ci. Sur certains claviers, le "<" se trouve sous la virgule, vous devez donc utiliser la touche <Maj> pour y avoir accès. Sur ces terminaux, vous devez utiliser également la touche <Maj> pour faire M-<, sinon vous taperiez M-virgule. >> Faites M-< afin de vous déplacer au début du didacticiel. Puis, faites plusieurs fois C-v pour revenir ici. >> Faites M-> afin de vous déplacer à la fin du didacticiel. Puis, faites plusieurs fois M-v pour revenir ici. Vous pouvez également déplacer le curseur à l'aide des touches de curseur, si votre terminal en dispose. Nous vous conseillons d'apprendre à utiliser C-b, C-f, C-n et C-p pour trois raisons. Tout d'abord, ces commandes fonctionnent sur tous les types de terminaux. Ensuite, lorsque vous aurez un peu pratiqué Emacs, vous vous rendrez compte qu'il est plus rapide de taper ces caractères de contrôle que d'utiliser les touches de curseur (car vous n'avez pas besoin de déplacer vos mains pour atteindre ces touches). Enfin, lorsque vous aurez l'habitude d'utiliser ces commandes, vous apprendrez plus facilement les autres commandes de déplacement plus puissantes. La plupart des commandes Emacs acceptent un paramètre numérique qui, la plupart du temps, indique un nombre de répétitions. Pour indiquer à une commande le nombre de fois que l'on souhaite la répéter, on utilise C-u suivi du nombre avant de taper la commande. Si vous avez une touche META (ou EDIT ou ALT), il existe une autre façon d'entrer un paramètre numérique : tapez le nombre tout en pressant la touche META. Nous vous conseillons d'apprendre à utiliser la méthode C-u car elle fonctionne sur tous les types de terminaux. Le paramètre numérique est également appelé « paramètre préfixe » car on le précise avant la commande sur laquelle il s'applique. C-u 8 C-f, par exemple, avance le curseur de huit caractères. >> Utilisez C-n ou C-p avec un paramètre numérique afin de déplacer, en une seule commande, le curseur sur une ligne proche de celle-ci. La plupart des commandes utilisent le paramètre numérique pour indiquer un nombre de répétitions, mais d'autres s'en servent autrement. Plusieurs commandes (mais aucune de celles que nous avons vues jusqu'à maintenant) l'utilisent comme indicateur -- la présence d'un paramètre préfixe, quelle que soit sa valeur, force la commande à agir différemment. C-v et M-v constituent un autre type d'exception. Lorsqu'on leur donne un paramètre, elles font défiler l'écran vers le haut ou vers le bas du nombre de lignes indiqué au lieu de passer d'un écran complet à l'autre. C-u 8 C-v, par exemple, fait défiler l'écran de 8 lignes. >> Faites C-u 8 C-v. Cela a dû déplacer l'écran de 8 lignes vers le haut. Si vous voulez redescendre de 8 lignes, il suffit de passer ce nombre comme paramètre de M-v. Si vous utilisez un environnement graphique, comme X11 ou MS-Windows, il devrait y avoir une zone rectangulaire appelée barre de défilement, ou « scrollbar » sur le bord gauche de la fenêtre d'Emacs. Vous pouvez faire défiler le texte en cliquant avec la souris dans cette barre de défilement. >> Cliquez avec le bouton du milieu en haut de la zone mise en évidence dans la barre de défilement. Cela devrait déplacer le texte jusqu'à une position dépendant de la hauteur où vous avez cliqué. >> Déplacez la souris de bas en haut tout en maintenant son bouton du milieu pressé. Vous constaterez que le texte défile vers le haut et vers le bas en fonction du déplacement de la souris. * QUAND EMACS EST MUET ---------------------- Si Emacs cesse de répondre à vos commandes, vous pouvez le débloquer en toute sécurité avec C-g. Cette commande fait stopper une commande qui met trop de temps à s'exécuter. C-g peut également servir à annuler un paramètre numérique, ou le début d'une commande que vous ne souhaitez pas terminer. >> Faites C-u 100 pour former un paramètre numérique de 100, puis tapez C-g. Faites maintenant C-f. Le déplacement ne sera que d'un caractère car vous avez annulé le paramètre avec C-g. Si vous avez tapé <ESC> par erreur, vous pouvez vous en débarrasser avec un C-g. * COMMANDES DÉSACTIVÉES ------------------------ Certaines commandes d'Emacs sont « désactivées » afin que les utilisateurs débutants ne puissent les utiliser par accident. Si vous tapez l'une de ces commandes, Emacs affiche un message indiquant quelle était la commande et vous demande si vous souhaitez continuer et l'exécuter. Si vous souhaitez vraiment essayer la commande, tapez <Espace> en réponse à la question. Si vous ne voulez pas exécuter la commande désactivée, il suffit normalement de répondre « n ». >> Faites C-x C-l (qui est une commande désactivée), puis répondez n à la question. * FENÊTRES ---------- Emacs peut avoir plusieurs fenêtres, chacune affichant son propre texte. Nous expliquerons plus tard comment utiliser plusieurs fenêtres ; pour l'instant, nous expliquerons comment se débarrasser des fenêtres supplémentaires pour revenir à une édition mono-fenêtre. C'est très simple : C-x 1 Une seule fenêtre (i.e., supprime toutes les autres) Il s'agit de CTRL-x suivi du chiffre 1. C-x 1 étend la fenêtre contenant le curseur pour qu'elle occupe tout l'écran. Cette commande supprime toutes les autres fenêtres. >> Déplacez le curseur sur cette ligne et faites C-u 0 C-l. >> Faites CONTROLE-h k CONTROLE-f. Vous constatez que cette fenêtre est réduite alors qu'une nouvelle apparaît pour afficher la documentation sur la commande CONTROLE-f. >> Faites C-x 1 et la fenêtre de documentation disparaît. Cette commande est différente de celles que nous avons déjà vues car elle est formée de deux caractères. Elle commence par le caractère CONTROLE-x, comme le font de nombreuses commandes de manipulation de fenêtres, fichiers, tampons et autres entités associées. Ces commandes font deux, trois ou quatre caractères. * INSERTION ET SUPPRESSION -------------------------- Si vous voulez insérer du texte, il vous suffit de le taper. Les caractères que vous pouvez lire, comme A, 7, *, etc. sont considérés comme du texte par Emacs et insérés immédiatement. Tapez <Entrée> (la touche de retour chariot) pour insérer un caractère Newline. Vous pouvez effacer le dernier caractère que vous avez tapé en faisant <Delback>. <Delback> est une touche du clavier -- la même que vous utilisez habituellement en dehors d'Emacs, pour supprimer le dernier caractère saisi. Il s'agit généralement de la grande touche située quelques lignes au-dessus de la touche « Entrée ». Elle est habituellement nommée « Delete », « Del », « Suppr » ou « Backspace ». Si cette grande touche s'appelle « Backspace », c'est celle-là qui représente <Delback>. Votre clavier peut également comporter une autre touche, nommée « Delete », « Del » ou « Suppr », mais ce n'est pas <Delback>. Plus généralement, <Delback> efface le caractère situé immédiatement avant la position courante du curseur. >> Tapez quelques caractères puis effacez-les en faisant plusieurs fois <Delback>. Ne vous inquiétez pas de modifier ce fichier ; vous ne modifierez pas le didacticiel principal mais uniquement votre copie personnelle de celui-ci. Lorsqu'une ligne de texte devient trop longue pour tenir sur une seule ligne de l'écran, elle se « continue » sur une deuxième ligne d'écran. Une barre de fraction inverse (« \ ») ou, si vous utilisez un environnement graphique, une petite flèche recourbée, sur la marge droite indique une ligne qui se poursuit sur la ligne suivante. >> Insérez du texte jusqu'à atteindre la marge droite et continuez d'en insérer. Vous verrez apparaître une ligne de continuation. >> Faites des <Delback> pour effacer le texte jusqu'à ce que la ligne tienne à nouveau sur une seule ligne d'écran. La ligne de continuation disparaît. Vous pouvez effacer un caractère Newline comme n'importe quel autre caractère. La suppression d'un Newline entre deux lignes les fusionne en une seule ligne. Si la ligne résultante est trop longue pour tenir dans la largeur de l'écran, elle s'affichera avec une ligne de continuation. >> Placez le curseur au début d'une ligne et faites <Delback>. Cela fusionne cette ligne avec la ligne précédente. >> Faites <Entrée> pour remettre le Newline que vous avez supprimé. Rappelez-vous que la plupart des commandes Emacs peuvent utiliser un nombre de répétitions ; les caractères de texte font de même. La répétition d'un caractère de texte l'insère plusieurs fois. >> Faites C-u 8 * pour insérer ********. Vous connaissez maintenant la méthode la plus simple pour taper du texte dans Emacs et pour corriger les erreurs. Vous pouvez également effacer des mots ou des lignes entières. Voici un résumé des opérations de suppression : <Delback> Efface le caractère situé avant le curseur C-d Efface le caractère situé après le curseur M-<Delback> Supprime le mot situé avant le curseur M-d Supprime le mot situé après le curseur C-k Supprime du curseur à la fin de la ligne M-k Supprime jusqu'à la fin de la phrase courante Vous noterez que <Delback> et C-d, par rapport à M-<Delback> et M-d, ont la même relation que C-f et M-f (en fait, <Delback> n'est pas vraiment un caractère de contrôle, mais ne nous soucions pas de cela) C-k et M-k sont un peu comme C-e et M-e. Vous pouvez aussi supprimer n'importe quelle zone du tampon en utilisant une méthode unique et générale. Placez-vous à une extrémité de cette zone et tapez soit C-@, soit C-SPC (SPC désigne la barre espace). Puis, allez à l'autre extrémité et faites C-w. Cela supprime tout le texte compris entre ces deux positions. >> Placez le curseur sur le V au début du paragraphe précédent. >> Faites C-SPC. Emacs devrait afficher un message "Mark set" en bas de l'écran. >> Déplacez le curseur sur le x d'« extrémité », sur la seconde ligne du paragraphe. >> Faites C-w. Cela supprimera le texte allant du V jusqu'au caractère situé juste avant le x. La différence entre « effacer » et « supprimer » est que vous pouvez réinsérer le texte « supprimé », alors que c'est impossible avec ce qui a été « effacé ». La réinsertion d'un texte supprimé s'appelle le « yanking ». Généralement, les commandes qui ôtent beaucoup de texte le suppriment (afin que vous puissiez le récupérer), tandis que celles qui ne font qu'ôter un seul caractère, des lignes blanches ou des espaces, les effacent (vous ne pouvez donc pas récupérer ce texte). >> Placez le curseur au début d'une ligne non vide puis faites C-k pour supprimer le texte de celle-ci. >> Refaites C-k : vous verrez que cela supprime le Newline qui suit cette ligne. Notez qu'un simple C-k supprime le contenu de la ligne et qu'un second détruit la ligne elle-même, ce qui fait remonter toutes les lignes suivantes. C-k traite son paramètre numérique d'une façon spéciale : il détruit ce nombre de lignes ET leur contenu. Ce n'est pas une simple répétition : C-u 2 C-k détruit deux lignes et leurs Newlines alors que taper deux fois C-k n'aurait pas le même effet. Vous pouvez ramener le texte supprimé à la place qu'il occupait ou à n'importe quel autre emplacement du texte. Vous pouvez récupérer plusieurs fois ce texte afin d'en créer plusieurs copies. La commande de récupération est C-y. Elle réinsère le dernier texte supprimé à la position courante du curseur. >> Essayez : faites C-y pour récupérer le texte. Si vous faites plusieurs C-k à la suite, tout le texte supprimé est sauvegardé en même temps, de sorte qu'un seul C-y ramènera toutes les lignes d'un seul coup. >> Faites plusieurs fois C-k. Maintenant, pour récupérer le texte détruit : >> Faites C-y, puis descendez le curseur de quelques lignes et refaites C-y. Vous savez maintenant comment copier du texte. Que faire si vous avez du texte que vous voulez récupérer et, qu'ensuite, vous supprimez autre chose ? C-y récupérerait la suppression la plus récente mais le texte précédent n'est pas pour autant perdu : vous pouvez le rappeler en utilisant la commande M-y. Après avoir fait C-y pour récupérer la suppression la plus récente, M-y remplacera ce texte récupéré par le texte supprimé précédemment. En répétant les M-y, vous ramenez les suppressions de plus en plus anciennes. Lorsque vous avez atteint le texte que vous recherchez, vous n'avez rien besoin de faire pour le conserver. Continuez simplement à éditer votre texte et laissez le texte récupéré où il est. Si vous faites M-y suffisamment de fois, vous reviendrez à votre point de départ (la suppression la plus récente). >> Supprimez une ligne, déplacez vous et supprimez une autre ligne. Puis, faites C-y pour récupérer cette dernière. Faites alors M-y et elle sera remplacée par la première ligne détruite. Faites d'autres M-y et notez ce que vous obtenez, continuez jusqu'à ce que la seconde ligne supprimée réapparaisse, et faites-en encore quelques-uns de plus. Si vous le souhaitez, vous pouvez essayer de passer des paramètres positifs et négatifs à M-y. * ANNULATION ------------ Si vous modifiez le texte, puis que vous décidez que c'était une erreur, vous pouvez annuler cette modification avec la commande C-x u (comme Undo, défaire). Normalement C-x u annule les modifications d'une seule commande ; si vous répétez plusieurs fois C-x u dans une ligne, chaque répétition annulera une commande supplémentaire. Il y a quand même deux exceptions : les commandes qui ne modifient pas le texte ne comptent pas (cela inclut les commandes de déplacement du curseur et les commandes de défilement du texte) et les caractères auto-insérés sont habituellement gérés par groupes allant jusqu'à 20 (ceci afin de réduire le nombre de C-x u que vous devriez taper pour annuler l'insertion de texte). >> Supprimez cette ligne avec C-k, puis faites C-x u pour la voir réapparaître. C-_ est une autre commande d'annulation ; elle fonctionne exactement comme C-x u mais est plus facile à taper plusieurs fois dans une ligne. Son inconvénient est qu'elle n'est pas facile à taper sur certains claviers, c'est pourquoi C-x u existe aussi. Sur certains terminaux, vous pouvez taper C-_ en tapant / tout en pressant la touche CTRL. Un paramètre numérique passé à C-_ ou C-x u agit comme un nombre de répétitions. * FICHIERS ---------- Afin de rendre permanent le texte que vous éditez, vous devez le placer dans un fichier. Sinon, il disparaîtra en même temps que votre session Emacs. Pour placer un texte dans un fichier, vous devez « trouver » le fichier avant d'entrer le texte (c'est ce que l'on désigne également par « visiter » le fichier). Trouver un fichier signifie que vous voyez le contenu de ce fichier dans Emacs. Par de nombreux aspects, c'est comme si vous éditiez le fichier lui-même. Cependant, les modifications que vous faites avec Emacs ne deviendront permanentes qu'après avoir « sauvegardé » le fichier : cela évite d'avoir un fichier à moitié modifié sur le système alors que vous ne le vouliez pas. Même lorsque vous sauvegardez, Emacs garde le fichier original sous un nom modifié au cas où vous décideriez ensuite d'annuler vos modifications. Si vous examinez le bas de l'écran, vous verrez une ligne qui commence et finit par des tirets et débute par « -1:-- TUTORIAL.fr » ou quelque chose comme ça. Cette partie de l'écran montre normalement le nom du fichier que vous êtes en train de visiter. Pour l'instant, vous visitez un fichier appelé « TUTORIAL.fr », qui est votre copie personnelle du didacticiel Emacs. Lorsque vous trouvez un fichier avec Emacs, son nom apparaît à cet endroit précis. Une particularité de la commande permettant de trouver un fichier est que vous devez donner le nom du fichier voulu. On dit que la commande « lit un paramètre à partir du terminal » (ici, le paramètre est le nom du fichier). Après avoir fait la commande C-x C-f Trouve un fichier Emacs vous demande d'entrer le nom du fichier. Ce que vous tapez s'inscrit dans la ligne située en bas de l'écran : cette ligne s'appelle le mini-tampon lorsqu'elle sert à ce type de saisie. Vous pouvez utiliser les commandes d'édition habituelles d'Emacs pour éditer le nom du fichier. Pendant que vous entrez le nom du fichier (ou pendant n'importe quelle saisie dans le mini-tampon), vous pouvez annuler la commande par C-g. >> Faites C-x C-f, puis C-g. Cela annule le mini-tampon et la commande C-x C-f qui utilisait celui-ci : vous ne trouvez donc aucun fichier. Lorsque vous avez fini d'entrer le nom du fichier, tapez <Entrée> pour terminer la saisie. La commande C-x C-f effectue son travail et trouve le fichier choisi. Le mini-tampon disparaît lorsque C-x C-f a terminé. Au bout d'un court instant, le contenu du fichier apparaît à l'écran et vous pouvez l'éditer. Lorsque vous voulez que vos modifications deviennent permanentes, faites : C-x C-s Sauvegarde le fichier Cette commande copie dans le fichier le texte qui est dans Emacs. La première fois, Emacs renomme le fichier original afin qu'il ne soit pas perdu. Le nom de cette sauvegarde est construit en ajoutant « ~ » à la fin du nom initial. Lorsque la sauvegarde est finie, Emacs affiche le nom du fichier écrit. Sauvegardez à intervalles réguliers afin de perdre le moins possible de travail au cas où votre système se planterait. >> Faites C-x C-s pour sauvegarder votre copie du didacticiel. Cela devrait écrire "Wrote ...TUTORIAL.fr" en bas de l'écran. Vous pouvez trouver un fichier existant pour le visualiser ou l'éditer. Vous pouvez également trouver un fichier qui n'existe pas encore. C'est ainsi que l'on crée un fichier avec Emacs : on trouve le fichier, qui démarre vide, puis on insère du texte. Lorsque l'on demande à « sauvegarder » le fichier, Emacs crée alors vraiment le fichier avec le texte que l'on a inséré. À partir de ce moment-là, vous pouvez considérer que vous éditez un fichier déjà existant. * TAMPONS --------- Si vous trouvez un second fichier avec C-x C-f, le premier reste dans Emacs. Vous pouvez y revenir en le retrouvant avec C-x C-f. Il est ainsi possible d'avoir un nombre assez important de fichiers dans Emacs. >> Créez un fichier nommé « truc » en faisant C-x C-f truc <Entrée>. Puis, insérez du texte, éditez-le et sauvegardez « truc » en faisant C-x C-s. Enfin, faites C-x C-f TUTORIAL.fr <Entrée> pour revenir au didacticiel. Emacs stocke le texte de chaque fichier dans un objet appelé « tampon ». Trouver un fichier crée un nouveau tampon dans Emacs. Pour voir la liste des tampons existants dans votre session Emacs, faites C-x C-b Liste des tampons >> Faites C-x C-b Vous noterez que chaque tampon a un nom et qu'il peut également avoir un nom de fichier pour le fichier qu'il contient. TOUT texte que vous pouvez voir dans une fenêtre Emacs fait toujours partie d'un tampon. >> Faites C-x 1 pour faire disparaître la liste des tampons. Lorsque vous avez plusieurs tampons, seul l'un d'entre eux est le tampon "courant" à un instant donné : c'est celui que vous éditez. Si vous souhaitez éditer un autre tampon, vous devez "basculer" vers lui. Pour basculer vers un tampon correspondant à un fichier, vous pouvez le recharger avec C-x C-f mais il y a plus simple : utilisez la commande C-x b en lui passant le nom du tampon. >> Faites C-x b truc <Entrée> pour revenir au tampon "truc", qui contient le texte du fichier "truc". Puis, faites C-x b TUTORIAL <Entrée> pour revenir à ce didacticiel. La plupart du temps, le nom d'un tampon est le même que celui du fichier qu'il contient (sans le chemin), mais ce n'est pas toujours vrai. La liste obtenue lorsque vous faites C-x C-b montre toujours les noms de tous les tampons. TOUT texte que vous visualisez dans une fenêtre Emacs fait toujours partie d'un tampon, mais certains tampons ne correspondent pas à des fichiers : le tampon "*Buffer List*", par exemple, ne contient pas de fichiers mais la liste obtenue par C-x C-b. Le tampon "*Messages*" ne correspond pas non plus à un fichier ; il contient la liste des messages apparus dans la ligne d'état pendant votre session Emacs. >> Faites C-x b *Messages* <Entrée> pour visualiser le tampon des messages. Puis, faites C-x b TUTORIAL <Entrée> pour revenir à ce didacticiel. Si vous modifiez le texte d'un fichier, puis que vous chargez un autre fichier, le premier ne sera pas sauvegardé. Ses modifications restent dans Emacs, dans le tampon qui lui est associé. La création ou l'édition du tampon du second fichier n'a aucun effet sur le tampon du premier. C'est très pratique, mais cela signifie aussi que vous avez besoin d'une méthode simple pour sauvegarder le tampon du premier fichier. Ce serait ennuyeux de devoir y revenir avec C-x C-f juste pour le sauvegarder avec C-x C-s. On a donc : C-x s Sauvegarde certains tampons C-x s vous demande confirmation pour savoir s'il doit sauvegarder chaque tampon contenant des modifications non encore sauvegardées. Il vous demande, pour chacun de ces tampons, s'il doit le sauvegarder ou non. >> Insérez une ligne de texte et faites C-x s. Cela devrait vous demander si vous souhaitez sauvegarder le tampon nommé TUTORIAL.fr. Répondez par l'affirmative en tapant « y ». * EXTENSION DU JEU DE COMMANDES ------------------------------- Il y a bien plus de commandes Emacs qu'il ne serait possible d'en créer avec tous les caractères de contrôle et Meta. Emacs contourne ce problème à l'aide de la commande X (eXtension). Celle-ci se présente sous deux déclinaisons : C-x eXtension caractère, suivie d'un seul caractère. M-x eXtension d'une commande nommée, suivie d'un nom long. Ces commandes sont généralement des commandes utiles, mais elles sont moins souvent utilisées que celles que vous avez déjà apprises. Vous en avez déjà rencontré deux : les commandes de fichiers C-x C-f pour trouver un fichier et C-x C-s pour sauvegarder. Un autre exemple est la commande qui met fin à la session Emacs : C-x C-c (ne vous inquiétez pour les modifications que vous avez faites, C-x C-c vous proposera de sauvegarder tous les fichiers modifiés avant de quitter Emacs). C-z est la commande permettant de quitter *temporairement* Emacs -- afin de pouvoir revenir à la même session plus tard. Sur les systèmes qui le permettent, C-z « suspend » Emacs ; c'est-à-dire qu'il revient au shell mais ne détruit pas Emacs. Avec les shells les plus courants, vous pouvez revenir à Emacs en faisant la commande 'fg' ou '%emacs'. Sur les systèmes qui n'implémentent pas ce mécanisme, C-z crée un sous-shell qui s'exécute sous Emacs afin que vous puissiez lancer d'autres programmes et revenir à Emacs ensuite : vous ne « sortez » pas vraiment d'Emacs. Dans ce cas, la commande shell 'exit' est le moyen habituel pour revenir à Emacs à partir de ce sous-shell. Le moment idéal pour utiliser C-x C-c est lorsque l'on se déconnecte. C'est aussi la commande adaptée pour sortir d'un Emacs invoqué par un programme de courrier ou tout autre utilitaire car ceux-ci peuvent ne pas savoir comment gérer la suspension d'Emacs. Dans des situations normales, si vous ne devez pas vous déconnecter, il est préférable de suspendre Emacs avec C-z au lieu de le quitter. Il existe de nombreuses commandes C-x. Voici une liste de celles que vous avez apprises : C-x C-f Trouve un fichier. C-x C-s Sauvegarde un fichier. C-x C-b Liste des tampons. C-x C-c Quitte Emacs. C-x 1 Détruit toutes les fenêtres, sauf une. C-x u Annulation. Les eXtensions de commandes nommées sont des commandes utilisées encore moins souvent, ou des commandes qui ne servent que dans certains modes. Un exemple est la commande replace-string, qui remplace globalement une chaîne par une autre. Lorsque vous faites M-x, Emacs affiche M-x en bas de l'écran et vous demande de taper le nom de la commande, « replace-string » ici. Contentez-vous de faire «repl s<TAB> » et Emacs complétera le nom (<TAB> représente la touche de tabulation, qui se trouve habituellement au-dessus de la touche de verrouillage des majuscules, à gauche du clavier). Terminez la commande en pressant <Entrée>. La commande replace-string nécessite deux paramètres -- la chaîne à remplacer et la chaîne de remplacement. Vous devez terminer chaque paramètre par <Entrée>. >> Déplacez le curseur sur la ligne blanche deux lignes plus bas. Puis, faites M-x repl s<Entrée>changée<Entrée>modifiée<Entrée>. Notez comment cette ligne a été changée : vous avez remplacé le mot c-h-a-n-g-é-e par « modifiée » à chaque fois qu'il apparaissait après la position initiale du curseur. * SAUVEGARDE AUTOMATIQUE ------------------------ Lorsque vous avez modifié un fichier, mais que vous ne l'avez pas encore sauvegardé, ces modifications pourraient être perdues si votre système se plantait. Pour vous protéger de ce problème, Emacs écrit périodiquement un fichier de « sauvegarde automatique » pour chaque fichier en cours d'édition. Le nom de ce fichier commence et se termine par un # : si, par exemple, votre fichier s'appelle « hello.c », son fichier de sauvegarde automatique s'appellera « #hello.c# ». Lorsque vous sauvegardez le fichier de la façon habituelle, Emacs détruit son fichier de sauvegarde automatique. Si l'ordinateur se plante, vous pouvez récupérer ce qui a été sauvegardé automatiquement en ouvrant normalement le fichier (celui que vous éditiez, pas la sauvegarde automatique), puis en faisant M-x recover file<Entrée>. Lorsqu'Emacs vous demande de confirmer, tapez yes<Entrée> pour continuer et récupérer ainsi les données sauvées par la sauvegarde automatique. * ZONE D'ECHO ------------- Si Emacs constate que vous tapez les commandes multi-caractères lentement, il les affiche en bas de l'écran dans une zone nommée « zone d'écho ». La zone d'écho contient la dernière ligne de l'écran. * LIGNE DE MODE --------------- La ligne placée immédiatement au dessus de la zone d'écho s'appelle la « ligne de mode ». Elle affiche quelque chose comme ça : -1:** TUTORIAL.fr (Fundamental)--L752--67%---------------- Cette ligne donne des informations sur l'état d'Emacs et sur le texte que vous êtes en train d'éditer. Vous savez déjà ce que signifie le nom de fichier -- c'est celui que vous avez chargé. -NN%-- indique votre position actuelle dans le texte ; cela signifie que NN pour cent du texte se trouve au dessus du sommet de l'écran. Si le début du fichier est sur l'écran, il s'affichera --Top-- et non --00%--. Si le bas du texte est sur l'écran, il s'affichera --Bot--. Si tout le texte tient dans l'écran, il s'affichera --All--. Le L et les chiffres qui le suivent indiquent une position d'une façon différente : ils indiquent le numéro de la ligne courante du point. Les astérisques au début signifient que vous avez modifié le texte. Lorsque vous venez de visiter ou sauvegarder un fichier, cette partie de la ligne de mode n'affichera pas d'astérisques mais simplement des tirets. La partie de la ligne de mode située entre parenthèses indique les modes d'édition dans lesquels vous vous trouvez. Le mode par défaut est « Fundamental » et c'est celui que vous êtes en train d'utiliser. C'est un exemple de « mode majeur ». Emacs possède de nombreux modes majeurs différents. Certains sont prévus pour éditer différents langages et/ou types de texte (mode Lisp, mode Text, etc). À tout instant, il n'y a qu'un seul mode majeur actif et son nom se trouve toujours dans la ligne de mode, à l'endroit où « Fundamental » se trouve actuellement. Chaque mode majeur modifie le comportement de quelques commandes. Il existe, par exemple, des commandes pour créer des commentaires dans un programme et, comme chaque langage de programmation a sa propre syntaxe pour les commentaires, chaque mode majeur doit insérer ceux-ci de façon différente. Un mode majeur est le nom d'une commande étendue, qui vous permet de basculer dans ce mode. M-x fundamental-mode, par exemple, est une commande pour basculer dans le mode Fundamental. Si vous devez éditer du texte en langage naturel, comme ce fichier, vous utiliserez probablement le mode Text. >> Faites M-x text mode<Entrée>. Ne vous inquiétez pas, aucune des commandes Emacs que vous avez apprises ne change beaucoup mais vous pouvez constater que M-f et M-b traitent maintenant les apostrophes comme des parties de mots. Avant, dans le mode Fundamental, M-f et M-b les considéraient comme des séparateurs de mots. Les modes majeurs font généralement des modifications subtiles comme celle-ci : la plupart des commandes font « la même chose » dans tous les modes majeurs, mais fonctionnent un peu différemment. Pour lire la documentation sur votre mode majeur actuel, faites C-h m. >> Faites une fois C-u C-v pour amener cette ligne près du haut de l'écran. >> Faites C-h m pour voir comment le mode Text diffère du mode Fundamental. >> Faites C-x 1 pour supprimer la documentation de l'écran. Les modes majeurs sont appelés ainsi parce qu'il existe aussi des modes mineurs. Ces derniers ne sont pas des alternatives aux modes majeurs, mais simplement des modifications de ceux-ci. Tout mode mineur peut être activé ou désactivé indépendamment de tous les autres modes mineurs et de votre mode majeur. Vous pouvez donc n'utiliser aucun mode mineur, un seul, ou toute combinaison de plusieurs modes mineurs. Un mode mineur très utile, surtout lorsque l'on édite du langage naturel, est le mode Auto Fill. Lorsqu'il est activé, Emacs coupe automatiquement la ligne entre les mots lorsque vous insérez du texte et que la ligne est trop longue. Vous pouvez activer le mode Auto Fill en faisant M-x auto fill mode<Entrée>. Lorsqu'il est activé, vous pouvez le désactiver en faisant à nouveau M-x auto fill mode<Entrée>. Si le mode est désactivé, cette commande l'active et, s'il est activé, elle le désactive : on dit que la commande « fait basculer le mode ». >> Faites M-x auto fill mode<Entrée> puis insérez une ligne de plusieurs « azer » jusqu'à ce qu'elle se divise en deux lignes. Vous devez mettre des espaces entre eux car le mode Auto Fill ne coupe les lignes que sur les espaces. La marge est habituellement fixée à 70 caractères, mais pouvez modifier cette valeur avec la commande C-x f. Vous devez fournir la nouvelle valeur de la marge sous la forme d'un paramètre numérique. >> Faites C-x f avec un paramètre de 20 (C-u 2 0 C-x f). Puis, tapez du texte et vous verrez qu'Emacs fait des lignes de 20 caractères. Remettez la marge à 70 en refaisant C-x f. Si vous faites des modifications au milieu d'un paragraphe, le mode Auto Fill ne reformatera pas ce paragraphe. Pour cela, faites M-q (META-q) lorsque le curseur est placé dans ce paragraphe. >> Placez le curseur dans le paragraphe précédent et faites M-q. * RECHERCHE ----------- Emacs peut rechercher des chaînes de caractères (ce sont des groupes de caractères contigus ou mots) soit vers l'avant, soit vers l'arrière. La recherche d'une chaîne est une commande de déplacement du curseur : elle déplace le curseur à l'emplacement où la chaîne apparaît. La commande de recherche d'Emacs est différente de celle que l'on trouve sur la plupart des éditeurs car elle est « incrémentale ». Cela signifie que la recherche a lieu pendant que l'on tape la chaîne que l'on recherche. La commande pour débuter une recherche est C-s pour rechercher vers l'avant et C-r pour rechercher vers l'arrière. MAIS ATTENDEZ ! N'essayez pas encore. Lorsque vous faites C-s la chaîne « I-search » apparaît comme invite dans la zone d'écho. Cela vous indique qu'Emacs est dans ce que l'on appelle une recherche incrémentale et qu'il attend que vous tapiez ce que vous recherchez. <Entrée> termine une recherche. >> Faites C-s pour lancer une recherche. LENTEMENT, une lettre à la fois, tapez le mot « curseur », en attendant entre chaque caractère pour constater ce que fait le curseur. Vous avez maintenant atteint « curseur » une première fois. >> Tapez C-s à nouveau pour trouver l'occurrence suivante de « curseur ». >> Faites maintenant <Delback> quatre fois et étudiez les mouvements du curseur. >> Faites <Entrée> pour mettre fin à la recherche. Avez-vous vu ce qui se passait ? Emacs, dans une recherche incrémentale, essaie d'aller sur l'occurrence de la chaîne que vous avec tapée jusqu'à cet instant. Pour aller sur l'occurrence suivante de « curseur », il suffit de refaire C-s : s'il ne trouve rien, Emacs bippe et vous indique que la recherche a échoué. C-g permet également de mettre fin à la recherche. REMARQUE : Sur certains systèmes, C-s gèlera l'écran et vous ne verrez plus rien se produire dans Emacs. Cela indique qu'une « fonctionnalité » du système d'exploitation, appelée « contrôle de flux », a intercepté le C-s et ne lui permet pas de parvenir à Emacs. Pour décoincer l'écran, faites C-q puis consultez la section « Spontaneous Entry to Incremental Search » dans le manuel d'Emacs pour avoir des avis sur la gestion de cette « fonctionnalité ». Si vous vous trouvez au milieu d'une recherche incrémentale et que vous tapez <Delback>, vous remarquerez que cela supprime le dernier caractère de la chaîne recherchée et que la recherche reprend à l'endroit où elle se trouvait précédemment. Supposons, par exemple, que vous ayiez tapé « c » pour trouver la première occurrence de « c ». Si vous tapez maintenant « u », le curseur ira sur la première occurrence de « cu ». Faites <Delback> : cela supprime le « u » de la chaîne de recherche et le curseur revient à la première occurrence de « c ». Si vous êtes au milieu d'une recherche et que vous tapez un caractère de contrôle ou un meta-caractère (sauf quelques exceptions -- les caractères considérés comme spéciaux pour les recherches, tels que C-s et C-r), cela met fin à la recherche. C-s lance une recherche de toutes les occurrences de la chaîne APRÈS la position courante du curseur. Si vous voulez faire une recherche plus haut dans le texte, faites plutôt C-r. Tout ce que nous avons dit sur C-s s'applique également à C-r, sauf que la direction de la recherche est inversée. * FENÊTRES MULTIPLES -------------------- L'une des caractéristiques les plus agréables d'Emacs est que vous pouvez afficher plusieurs fenêtres en même temps à l'écran. >> Placez le curseur sur cette ligne et faites C-u 0 C-l (CTRL-L, pas CTRL-1). >> Faites maintenant C-x 2 pour diviser l'écran en deux fenêtres. Toutes les deux affichent ce didacticiel et le curseur reste dans celle du haut. >> Faites C-M-v pour faire défiler la fenêtre du bas (Si vous n'avez pas de touche Meta, faites <ESC>C-V). >> Tapez C-x o (« o » pour « other ») afin de placer le curseur dans la fenêtre du bas. >> Utilisez C-v et M-v pour la faire défiler. Conservez ces instructions dans la fenêtre du haut. >> Faites à nouveau C-x o pour replacer le curseur dans la fenêtre du haut. Le curseur est exactement où il était avant. Vous pouvez continuer à utiliser C-x o pour passer d'une fenêtre à l'autre. Chaque fenêtre a sa propre position du curseur, mais une seule le montre vraiment. Toutes les commandes d'édition habituelles s'appliquent à la fenêtre dans laquelle se trouve le curseur : on l'appelle la « fenêtre sélectionnée ». La commande C-M-v est très utile lorsque l'on édite du texte dans une fenêtre et que l'on utilise l'autre uniquement comme référence. Vous pouvez conserver le curseur dans la fenêtre où vous éditez et parcourir l'autre fenêtre avec C-M-v. C-M-v est un exemple de caractère CONTROLE-META. Si vous disposez d'une touche META, vous pouvez faire C-M-v en pressant à la fois CONTROLE et META tout en tapant v. Peu importe qui, de CONTROLE ou META est pressée en premier car ces deux touches agissent en modifiant les caractères que vous tapez. Si vous n'avez pas de touche META et que vous utilisez <ESC> à la place, l'ordre a son importance : vous devez taper <ESC> puis C-v car C-ESC v ne fonctionnera pas. En effet, <ESC> est un caractère en lui-même, ce n'est pas un modificateur de touches. >> Faites C-x 1 (dans la fenêtre du haut) pour supprimer la fenêtre du bas. (Si vous aviez fait C-x 1 dans la fenêtre du bas, vous auriez supprimé celle du haut. Pensez à cette commande comme signifiant « ne garde qu'une fenêtre, celle dans laquelle je suis »). Vous n'êtes pas obligé d'afficher le même tampon dans les deux fenêtres. Si vous faites C-x C-f pour trouver un fichier dans une fenêtre, l'autre n'est pas modifiée. Chaque fenêtre peut contenir un fichier indépendamment de l'autre. Voici une autre façon d'utiliser deux fenêtres pour afficher deux choses différentes : >> Faites C-x 4 C-f suivi du nom d'un de vos fichiers puis faites <Entrée>. Le fichier indiqué apparaît dans la fenêtre du bas et le curseur s'y rend également. >> Faites C-x o pour revenir à la fenêtre du haut, puis C-x 1 pour supprimer celle du bas. * NIVEAUX D'ÉDITION RÉCURSIVE ----------------------------- Parfois, vous vous trouverez dans ce qui s'appelle un « niveau d'édition récursive ». Cela est indiqué par des crochets dans la ligne de mode, entourant les parenthèses situées autour du nom du mode majeur. Vous verrez, par exemple [(Fundamental)] au lieu de (Fundamental). Pour sortir du niveau d'édition récursive, faites ESC ESC ESC. C'est une commande de sortie à tout faire. Vous pouvez également l'utiliser pour supprimer les fenêtres supplémentaires et pour sortir du mini-tampon. >> Faites M-x pour aller dans le mini-tampon, puis faites ESC ESC ESC pour en sortir. Vous ne pouvez pas utiliser C-g pour sortir d'un niveau d'édition récursive car cette commande sert à annuler des commandes et des paramètres DANS le niveau d'édition récursive. * OBTENIR DE L'AIDE SUPPLÉMENTAIRE ---------------------------------- Nous avons essayé, dans ce didacticiel, de ne fournir que les informations suffisantes pour commencer à utiliser Emacs. Il y a tant de possibilités avec Emacs qu'il serait impossible de tout expliquer ici. Cependant, vous pouvez vouloir en apprendre plus, car il a bien d'autres fonctionnalités utiles. Emacs dispose de commandes pour lire la documentation sur ses commandes. Ces commandes d'« aide » commencent toutes par le caractère C-h, le « caractère d'aide ». Pour utiliser l'aide, tapez C-h suivi d'un caractère indiquant le type d'aide que vous souhaitez. Si vous êtes VRAIMENT perdu, faites C-h ? et Emacs vous indiquera les types d'aide qu'il peut fournir. Si vous avez tapé C-h et que vous vous ravisez, il vous suffit de faire C-g pour annuler. Certains sites changent la signification du caractère C-h. Ils ne devraient pas le faire à la légère pour tous les utilisateurs et vous êtes donc en droit de vous plaindre auprès de l'administrateur système. Cependant, si C-h n'affiche pas de message d'aide en bas de l'écran, essayez à la place la touche F1 ou M-x help <Entrée>. La commande d'aide la plus simple est C-h c. Faites C-h, le caractère c, puis un caractère ou une séquence de commande : Emacs affichera une description très courte de cette commande. >> Faites C-h c C-p. Le message devrait être quelque chose comme : C-p runs the command previous-line Cela vous donne le « nom de la fonction ». Les noms de fonction servent principalement à la personnalisation et à l'extension d'Emacs, mais comme ils sont choisis de façon à indiquer ce que fait la commande, ils servent également de documentation rapide -- c'est suffisant pour vous rappeler les commandes que vous avez déjà apprises. Les commandes multi-caractères, comme C-x C-s et (si vous n'avez ni touche META, ni touche EDIT, ni touche ALT) <ESC>v sont également possibles après C-h c. Pour obtenir plus d'informations sur une commande, faites C-h k au lieu de C-h c. >> Faites C-h k C-p. Cela affiche la documentation de la fonction, ainsi que son nom, dans une fenêtre Emacs. Lorsque vous avez fini de lire, faites C-x 1 pour supprimer le texte de l'aide. Vous n'êtes pas obligé de le faire tout de suite ; vous pouvez continuer à travailler tout en vous référant à l'aide, puis taper C-x 1 lorsque vous n'avez plus besoin de celle-ci. Voici d'autres options utiles de C-h : C-h f Décrit une fonction. Vous tapez le nom de la fonction. >> Faites C-h f previous-line<Entrée>. Cela affiche toutes les informations dont dispose Emacs sur la fonction qui implémente la commande C-p. C-h a Commande Apropos. Tapez un mot-clé et Emacs affichera toutes les commandes dont les noms contiennent ce mot-clé. Ces commandes peuvent toutes être invoquées avec M-x. Pour certaines, la commande Apropos affichera également une séquence d'un ou deux caractères exécutant la même commande. >> Faites C-h a file<Entrée>. Cela affiche dans une autre fenêtre une liste de toutes les commandes M-x ayant « file » dans leurs noms. Vous verrez des commandes caractères, comme C-x C-f, apparaître à côté des noms de commandes qui leur correspondent, comme find-file. >> Faites C-M-v pour faire défiler la fenêtre d'aide. Faites-le plusieurs fois. >> Faites C-x 1 pour supprimer la fenêtre d'aide. C-h i Manuels en ligne (alias Info). Cette commande vous place dans un tampon spéciale, appelé « *info* », où vous pouvez lire les manuels en ligne des paquetages installés sur votre système. Faites m emacs <Entrée> pour lire le manuel d'Emacs. Si vous n'avez jamais utilisé Info auparavant, tapez ? et Emacs vous fera faire une visite guidée des fonctionnalités du mode Info. Lorsque vous en aurez fini avec ce didacticiel, le manuel Info d'Emacs devrait être votre source de documentation essentielle. * FONCTIONNALITÉS SUPPLÉMENTAIRES --------------------------------- Vous pouvez en apprendre plus en lisant le manuel d'Emacs, qu'il soit imprimé ou en ligne avec le système Info (utilisez le menu Help, ou faites F10 h r). Les deux fonctionnalités que vous apprécierez particulièrement sont la complétion, qui permet d'économiser la frappe, et dired, qui simplifie la manipulation des fichiers. La complétion permet d'éviter les frappes inutiles. Si, par exemple, vous voulez basculer vers le tampon *Messages*, tapez simplement C-x b *M<Tab> et Emacs complètera le nom du tampon s'il peut le déterminer à partir de ce que vous avez saisi avant la tabulation. La complétion est décrite dans la version Info du manuel Emacs, à la rubrique "Completion". Dired vous permet de consulter la liste des fichiers d'un répertoire (et, éventuellement, de ses sous-répertoires), de vous déplacer dans cette liste, d'ouvrir, de renommer, de supprimer et, de façon générale, de manipuler ces fichiers. Dired est décrit dans la version Info du manuel Emacs, à la rubrique "Dired". Le manuel décrit également les nombreuses autres fonctionnalités d'Emacs. * CONCLUSION ------------ Rappelez-vous, pour quitter définitivement Emacs, faites C-x C-c. Pour lancer temporairement un shell et pouvoir ensuite revenir à Emacs, faites C-z. Ce didacticiel est destiné à être compréhensible par tous les nouveaux utilisateurs. Si vous avez trouvé que quelque chose n'était pas clair, ne restez pas les bras croisés à vous accuser de tous les maux -- plaignez-vous ! * COPIE --------- Ce didacticiel descend d'une longue lignée de didacticiels Emacs, débutée par celui qui fut écrit par Stuart Cracraft pour le premier Emacs. Cette version du didacticiel, comme GNU Emacs, est placée sous copyright, et vous pouvez en distribuer des copies sous certaines conditions : Copyright (C) 1985, 1996, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008 Free Software Foundation, Inc. Chacun peut créer ou distribuer des copies de ce document tel qu'il l'a reçu, sur n'importe quel support, pourvu que la note de copyright et cette note de permission soient préservées et que le distributeur garantisse au destinataire la permission d'une redistribution ultérieure telle qu'elle est permise par cette note. Vous pouvez distribuer des versions modifiées de ce document, ou de parties modifiées de celui-ci sous les conditions citées plus haut, pourvu qu'il soit clairement indiqué qui les a modifié pour la dernière fois. Les conditions de copie d'Emacs lui-même sont plus complexes, mais dans le même esprit. Lisez le fichier COPYING et donnez ensuite des copies de GNU Emacs à vos amis. Participez à l'éradication de l'obstructionnisme du logiciel (sa « propriétarisation ») en utilisant, écrivant et partagent des logiciels libres ! Cette traduction française a été effectuée par Éric Jacoboni <jaco@teaser.fr>. --- end of TUTORIAL.fr --- ;;; Local Variables: ;;; coding: latin-1 ;;; sentence-end-double-space: nil ;;; End: ;;; arch-tag: f6c5c2ff-bf24-477c-bd18-32f76f51ba65